Découverte et fascination [Pv : Stranger Emily]

Sujet: Découverte et fascination [Pv : Stranger Emily] Mar 23 Nov 2010 - 20:56

- « Décidemment aujourd'hui... c'est la merde ! »marmonna Mikado fixant le plafond de sa chambre.

Il s'ennuyait tellement, qu'il restait allongé sur son lit, les yeux rivés sur le mur, à rêver de tout et n'importe quoi. Dehors, il pleuvait des cordes, l'idée, ne serait-ce de se bouger en ville était quasi-impossible, surtout qu'il avait depuis quelques jours, la flemme attitude. Heureusement qu'aujourd'hui il n'avait pas cours, il pouvait flemmarder comme il le voulait, faire des roulades dans son lit, à souhait et rêver d'un monde peuplé que de fille, tant qu'il voulait. Aujourd'hui était la flemmardise time. Mais dans un élan, il se releva, il ne pouvait pas se résigner à voir ses muscles ce ramollir surtout qu'il était déjà trois heures de l'après-midi et que son ventre criait famine. Il s'étira longuement avec un large bâillement, puis enfin ce décida à se lever. Il prit directement le chemin de la cafet', qui bien évidemment à cette heure-ci, était fermé. Il se décida donc à rendre visite aux distributeurs de gâteaux et autres cochonneries s'y trouvant. Bien évidemment il fallait que ce foutu distributeur se trouve dans le bâtiment secondaire. Il regarda le bâtiment de loin, pour y accéder, il fallait traverser la grande et belle cour qui séparait le bâtiment principal et le bâtiment secondaire. De notre point de vue, cela ne semblait pas compliqué, mais avec la flotte qui tombait, cela dissuadait bien Mikado de traverser. Mais la loi de la nature oblige, Mikado s'élança sous la forte de pluie et après avoir été un peu déboussolé, car la visibilité était limitée, il atteint enfin l'autre bâtiment, un peu mouillé, mais saint et sauf. Il entra dans le foyer bondé de monde, s'arrêta devant le distributeur et chiala en découvrant le distributeur vide, complètement vide...

- « Bande de chacal ! » marmonna Mikado pour une seconde fois, les yeux et l'aura obscure fixé sur ses camarades se trouvant dans le foyer.

Puis après quelques minutes un peu choqué, il décida de finalement bouger un peu. Avec la pluie et sa flemme attitude, il n’avait aucune envie de retraverser la pluie aveuglante, il décida donc de rester dans le bâtiment secondaire. Il resta un peu au foyer, puis préférant un peu de calme, il chercha un endroit avec moins de monde. Il fini donc, par le hasard des choses, au grenier.
En entrant dans ce vaste endroit lugubre, notre jeune homme eut un léger frisson, mais il continua tout de même de s’avancer dans cette jungle de meuble, de poussière et de toile d’araignée. Il regarda tout ce qui était exposé, certaine chose étant trop vieille ou trop recouvert de poussière était difficilement identifiable, d’autre objet était limite trop suspect pour qu’il cherche, le pourquoi du comment. C’est en farfouillant en peu, qu’il trouva une magnifique chaise, d’un ancien style, il enleva la poussière et l’admira quelques instants, puis continua son exploration. Il tomba soudainement sur un étrange bouquin, de style ancien lui aussi. Il l’ouvrit et comprit rapidement que c’était un album photo. Il prit la belle chaise qu’il venait de dépoussiérer et tout en s’asseyant tranquillement, feuilleta l’album qui lui semblait intéressant. Concentré sur sa découverte, il ne fit pas attention à une nouvelle présence dans la pièce…

Le temps était glacial. Le ciel d'un corps nuageux semblait hésiter entre pluie et neige. Mais finalement c'était une sorte de pluie gelée qui s'abattit en rafale sur le pensionnat. Le sol s'était verglacé à la chute vertigineuse de température. Le vent s'était soudain levé débarrassant le parc de son revêtement de feuilles chaudes en couleurs. Quant au soleil, il s'était comme évaporé depuis quelques semaines déjà... Ne restaient en couleurs, que le blanc du ciel, le gris sombre des bâtiments et les rares personnes s'aventurant dans le parc, tachetant çà et là l'herbe d'un vert terne et bien pâle. Parmi ces élèves, il y en avait une qui marchait, seule.

La démarche rapide et peu assurée la jeune femme, simplement enveloppée d'une veste au style très anglais, manquait à chaque pas de se retrouver le nez au sol. Elle portait une robe noire en laine mais apparemment pas assez chaude pour la saison, puisqu’elle serrait les poings recouverts de longues mitaines sombres contre elle. Le visage, à moitié emmitouflé dans une écharpe, grimaçait contre le froid qui l’agressait. Et, malgré son épais collant et ses Dr Martens, ses jambes tremblotantes l’a soutenaient avec peine à chaque pas de plus.

Emily sortait d’un cours d’Histoire qui l’avait particulièrement agacé. Le Japon n’était pas son pays d’origine alors comment pourrait-elle connaître son histoire ? Mais le professeur ne comprenait pas, cela lui paraissait évident. C’était la seule matière où elle largement en dessous de la moyenne. Ca lui paraissait injuste qu’elle perde des points parce qu’elle était anglaise. Ce n’était pas son Histoire. Qu’on lui donne un sujet d’Histoire de l’Angleterre, elle réussirait, mais là, elle n’avait pas les connaissances. Alors évidemment, elle ne pouvait pas progresser. Et le professeur était buté au point de refuser de l’aider prétextant que c’étaient des notions vu il y a bien longtemps.

La demoiselle soupira. Enervé et rageant contre le système scolaire toujours mal foutu, elle se hasardait dans le parc, cherchant un endroit tranquille. Mais, il commençait à faire vraiment froid, et elle fut bien forcée de rentrer dan un des bâtiments. Ne voulant pas rester au milieu du chahut où elle se retrouva d’abord, elle grimpa quelques étages, toujours en quête de tranquillité. Par la force des choses, elle ouvrit et une porte et découvrit une salle lui faisant vaguement penser à un grenier.

L’endroit était chaud et sec, c’était le principal. Le parquet abîmé grinçait doucement sous ses pieds et était jonché d’innombrables choses diverses. Des livres, des chaises, des chevalets, quelques cahiers, des piles de manuels scolaires… Le tout nimbé dans une poussière asphyxiante. A plusieurs reprises, elle se retint de saisir un bouquin pour, au moins déchiffrer le titre, mais, à qui appartenait tout de bordel ? Au pensionnat ? Aux élèves ? Aux profs’ ?

Ce n’est qu’à cet instant qu’elle remarqua un jeune homme assis sur une chaise feuilletant un album. Il paraissait absorber par sa lecture et remarqua bien tard la présence de la jeune anglaise. Elle était presque sûr de l’avoir déjà croiser dans les couloirs, alors, sans plus se préoccuper de lui, elle s’arrêta soudainement et n’y tenant plus, elle s’écroula à terre, entre les toiles d’araignées et les débris de bois, et s’empara du premier roman qui lui passait sous la main. Shakespeare. Un anglais ! Elle sourit et se mit en tête de déchiffrer la couverture qui l’ornait.

Mikado plongé dans son bouquin, feuilleta quelques pages, jusqu'à s'arrêter sur une photo qu'il fixa pendant quelques minutes, ce n'était pas une photo si spéciale que ça, mais elle attirait l'intention de Mikado. Sur la photo était représentée trois personnes, un garçon d'origine occidentale à gauche, un autre d'origine asiatique au milieu, que Mikado avait pu voir sur d'autre photo et une troisième personne, qui l'avait curieusement attiré, c'était une femme d'origine asiatique, un peu plus âgée que les deux autres, les cheveux bruns foncé et les yeux marron, elle était belle, il ne pouvait le nier. Mais ce n'était pas vraiment ce détail qui l'attirait, c'était surtout le faîte que son visage lui était étrangement familier. Il chercha son nom, mais il n'était aucunement mentionné. Il regarda plus attentivement la photo et remarqua que ces trois personnes étaient à une compétition sportive, il était donc difficile de situer la date de la photo, car tout le monde était habillé pareil et les joggings n'avaient pas vraiment changé depuis.

Il fit donc une grimace puis c'est à ce moment-là, qu'il remarqua une autre présence non loin de lui, il avait entendu un bruit sourd, comme si quelqu'un était tombé à terre. Il se tourna, toujours assis sur la chaise trouvée auparavant et fixa étrangement la personne qu'il trouva à terre. C'était une jeune fille, malgré le faîte que la pièce était assez obscure, il pouvait tout de même bien distinguer le visage de celle-ci, elle était métissée, avec des origines occidentales et asiatiques, son visage ne lui était pas inconnu, il l'avait déjà vu dans les couloirs, parfois... Elle était presque allongée à terre, en train de fixer le bouquin qu'elle tenait en main. Après l'avoir regardé quelques secondes, il se replongea dans sa contemplation. Il regarda une seconde fois le visage de la femme sur la photo, puis soudainement, dans un mouvement brusque, ce retourna vers la jeune fille, qui était dans la même pièce que lui. Il s'approcha rapidement d'elle, en quittant sa chaise et mit l'album à côté de son visage pour comparer la photo et le visage de la fille, qui venait tout juste de lever ses yeux vers Mikado. Après avoir bien comparé les deux visages, il fit un large sourire, il plaça l'album en face de la fille, afin de lui montrer la photo...

-« Dit, tu sais qui c'est? » Fit –il en pointant son doigt vers la femme se trouvant sur la photo.

Emily avait peiné à déchiffrer le titre, mais finalement elle le reconnut. Roméo et Juliette. Y'avait pas plus joyeux comme histoire, tiens... Elle soupira, mais ouvrit le roman et se mit à sa lecture. Elle trouvait le début un peu long. L'auteur trainait à mettre en place l'action. Et puis, à peine quelques pages plus loin, le jeune homme s'approcha d'elle, s'accroupit et, lui montrant une vieille photo en pointant une femme qui y figurait, la questionna. Levant d'abord un regard étonné vers lui, elle s'assit en tailleur et observa la photo sans grande attention.

La photo était usée sur les bords mais les figurants restaient intacts. L'anglaise fut tout de suite intéressée par la personne de droite. C'était la femme pointée par l'homme qui se tenait à coté d'elle. Elle était de style asiatique, ses yeux bridés d'un brun profond pétillaient de malice. Ses longs cheveux sombres tombaient avec élégance sur ses épaules. Le visage finement sculpté contrastait avec la tenue de sport que les trois personnages portaient. Cette femme, la jeune anglaise la reconnaissait. Évidemment qu'elle la reconnaissait... C'était sa mère.

Du moins, sa mère biologique. Elle ne l'a considérait pas comme sa mère. Elle n'avait jamais été là. Toujours en voyage. Et surtout, elle avait divorcé de son père et s'était barré. Emily ne l'avait pas revu de toutes ces années, jusqu'à la mort de son père. Puis, elle avait été obligée de la rejoindre au Japon et s'était retrouvée dans ce pensionnat, loin de tout ce dont elle avait l'habitude. Elle ne voulait pas la voir, et le contraire était probablement aussi valable. Tout les souvenirs remontèrent à la surface de la demoiselle, la noyant dans un flot de sentiments contradictoires. D'un revers de la manche, Emily fit disparaitre la naissance imprudente de quelques larmes.

- Sakura Torizaki.

Les deux autres personnes de la photo lui étaient inconnu. Ils ne lui disaient rien du tout. Emily ne l'avait jamais vu ou alors elle ne s'en rappelait pas...

- Les autres, j'connais pas.

Mikado accroupit à côté de la jeune demoiselle, l'observa attentivement. Le jeune homme, avait l'habitude d'observer, toutes personnes qu'il croisait, c'était tellement automatique, qu'il ne pouvait pas faire autrement. Il apprenait donc beaucoup des autres, rien qu'en les regardant, surtout les filles. Il aimait bien regarder les filles. Pas forcément belle, les belles filles ne sont pas forcément les meilleurs, loin de là. Même si les exceptions existent, bien évidemment. Ce qu'il cherchait le plus c'était l'aura, que pouvait dégager la personne. Les auras peuvent prendre plusieurs couleurs, chacun ayant sa signification, mais parfois la couleur ne suffit pas ou elle semble inexistante. Bien sûrs, cela est une science inexacte et il peut parfois se tromper et mal juger une personne. Même s'il essaye tout de même de connaître la personne, ou pas... Enfaîte tout dépend de tout...

Pendant, que la jeune fille, regardait la photo, il décrypta quelques émotions, mélangé entre un semblant de haine et d'une tendresse peu marqué, un mélange que le jeune homme, eut du mal à interpréter. Après s'être concentré sur sa réaction, il observa l'ensemble, la jeune fille, avait un style assez particulier, qu'il ne pouvait pas réellement définir, un style, un peu gothique, surement. Même si son aura était légèrement en contradiction, ce n'était pas une couleur pétante, comme le rouge, le blanc, le rose ou encore le jaune et le vert ou une couleur triste et comme le noir, mais plutôt du violet foncé, qui semble une couleur assez particulière, ce n'était pas vraiment une mauvaise couleur, loin de là même. Mikado sortit de son observation, quand la jeune demoiselle, prononça ses premiers mots.

- « Sakura Torizaki. » Lui répondit-elle froidement.

Ce fut une réponse brève, courte et catégorique, elle n'était donc, pas du genre très communicatif, ce qui statua plus encore, l'idée qu'il avait de la jeune fille, elle continua plus doucement cette fois-ci.

-« Les autres, j'connais pas. »

Mikado, fit un bref sourire, tout en la regardant droit dans les yeux, puis recula un peu. Il semblait l'avoir gêné avec cette question, comme si cette Sakura, qu'elle semblait connaître était un mauvais souvenir. Il décida donc, de ne pas trop l'embêter avec le reste, même si la femme sur la photo, l'intriguait toujours, il ne savait pas réellement pourquoi d'ailleurs. Il se releva, laissant la jeune demoiselle à son occupation et la regarda une dernière fois. La ressemblance qu'elles avaient toutes les deux, étaient vraiment frappantes à un tel point que Mikado ne put s'en empêcher. Dans un mouvement brusque, il se replaça à côté de la jeune fille...

-« Désolé, de te déranger une seconde fois, mais... Ce n'est pas ta mère, ta grande soeur, ta tante ou je ne sais pas quoi ? Parce que, tu lui ressembles étrangement... »

[HRP : OMG, j'suis désolée ! J'suis absolument impardonnable >.< Mais... Tu me pardonnes, hein ?]

A peine de nouveau tranquille pour décrypter le bouquin qu'elle avait entre les mains que le jeune homme se baissait une nouvelle fois et la questionna, pointant toujours la femme toute souriante sur la photo. Évidemment. La question auquelle elle ne voulait pas répondre. Elle se plongea un moment dans l'image en noir et blanc, abimée par le temps. Des souvenirs lui revenait en rafales, mais aucun ne faisait allusion à une certaine compétition sportive comme semblait indiquer la photo par le stade en arrière plan et les tenues sportives des figurants.

- Ma mère.

Malgré son ton qui se voulait léger, une boule se formait lentement dans sa gorge et elle serrait les dents pour ne pas éclater de rage.

Ou plutôt celle qui m'a porté neuf mois, m'a élevé quelques années puis s'est barré pour retrouver son pays, en se débarrassant de moi à mon père. Les deux étant au final autant absent l'un que l'autre, ils auraient mieux fait de me refiler à quelqu'un d'autre. Enjoy. Pensa t-elle amèrement. Tiens, je me demande comment ils traduisent "Enjoy"... 'Faudra que je demande à l'occasion.

Elle reprit ses esprits et tenta un sourire forcé au jeune homme, essayant de lui faire comprendre que le sujet était plutôt délicat, puis elle retourna à son roman.

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