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Ca fait bizarre de RP après des mois de "rien", donc la qualité est loin d'être transcendante :3 Btw, difficile de raconter les circonstances d'arrivée dans la mesure où ça date d'il y a 5 ans.
Yanai Etsuko était une dingue. Yanai Etsuko était une délicieuse créature, disait-on, bien qu’instable. La première fois où Daichiro l’avait rencontrée, il peinait à attirer l’attention d’une demoiselle, et malgré plusieurs bruyantes respirations pour se préparer à prendre la parole, il n’en faisait rien. Et elle était apparue là, comme une fleur. Son attitude, sa façon de s’habiller, ses mimiques, ne faisaient qu’attirer l’attention sur elle. Tout le contraire de lui même, en somme. Elle lui adressait un sourire gracieux lorsqu’elle bouscula l’objet de ses désirs vers lui, la faisant ainsi tomber dans ses bras. Daichiro s’empressa de rattraper la fille de ses rêves avant qu’elle ne se blesse, et ne pensa plus à l'autre demoiselle qui avait provoqué cela. Lorsqu’elle revint à sa mémoire, il eu beau la chercher, il ne la trouva pas. Non, c’est elle qui le trouva.
Du moins, pas après plusieurs semaines.
« Tu vois, Daichi’, les gens critiquent Staline car il a essayé d’imposer son idéologie à tous, dans la terreur. Mais je ne crois pas qu’on puisse faire autrement. Les foules ne savent pas ce qu’elles veulent. »Daichiro leva les yeux vers la personne qui venait de lui adresser la parole d’un air un peu surpris. Elle avait une longue crinière violette parsemée de mèches fushia, et de grands yeux noirs l’observant, attendant manifestement une réponse. Sauf que la seule chose qu’il trouva à dire fut…
« Euh… »« Je dirais même plus, les foules n’ont que l’intérêt individuel en tête, tu vois… Et c’est pourquoi, c’est la raison pour laquelle il faut les aider. Moi, je suis là pour aider. »Il ferma les yeux un instant. Il avait passé la soirée avec Aiko, la jeune fille tombée dans ses bras « par pur hasard » quelques semaines auparavant, et ayant pris du retard dans ses devoirs, s’était retrouvé obligé d’aller bosser à la bibliothèque. Et c’est là, penché sur son bouquin de physique, qu’elle s’était décidée à réapparaître. Et, d’une certaine manière, elle avait répondu à la question qu’il se posait. Pourquoi. Dans ce pensionnat ou tout le monde pensait avant tout à soi.
Il rouvrit les yeux, mais déjà, elle avait changé de place. Installée en face de lui, elle s’était emparée de son livre, et le feuillerait négligemment. Elle s’était assise non pas sur la chaise, mais sur le dossier de celle-ci, exhibant ainsi ses jambes interminables et ses talons vertigineux. On avait beau être au printemps, il faisait un froid affreux, et elle se baladait dans un short en jean et des chaussures aussi fushia que ses mèches. Il aurait volontiers vomi devant tant de "pouffitude" si cela n’était pas contrasté par son t-shirt noir, à la coupe banale, sur lequel était écrit «
Medics do it from behind », reprenant une illustration d'un célèbre jeu vidéo. Il devait bien admettre qu’il ne savait pas trop quoi en penser. En réalité, même s’il s’était renseigné sur elle entre-temps par pure curiosité, il n’avait aucune idée de ce à quoi s’attendre. Il savait que la demoiselle était en seconde année d’université, qu’elle était absolument richissime, plutôt appréciée au sein de l'université quoiqu’assez mystérieuse. Elle referma le livre et lui adressa un grand sourire engageant.
« Cet endroit est étrange, tu ne trouve pas ? »Il eu une hésitation. Que pouvait-il répondre ? Qu'attendait-elle de lui ? Bien sûr que cet endroit était étrange, cette histoire de roi, de reine… C’était assez incompréhensible.
Mais plutôt intéressant. « Euh… Ouais. »« Non, tu ne comprends pas. Toi, tu es un petit agneau crétin qui suit bien gentiment son troupeau. Si je te fouette aujourd’hui et que demain je t’embrasse, tu garderas sur tes lèvres le goût de mon baiser, et ton dos aura oublié celui du fouet. »Étrangement, elle n’avait plus vraiment l’air espiègle qu’elle affichait la seconde d’avant. Il ne dit rien, hésitant franchement entre l'énervement face à son insulte, la surprise devant son changement d’expression, ou l'incompréhension en réaction à ses paroles. Il avait devant lui l’illustration exacte de ce qu’on lui avait expliqué : La demoiselle pouvait changer du tout au tout en une fraction de seconde. Elle n’était jamais méchante mais pouvait devenir agressive. Jamais cruelle mais parfois indifférente. Vous pouviez avoir une grande discussion, puis la voir partir au beau milieu sans explications. Nul ne savait pas trop ce qu’elle faisait ici, ni ce qu’elle cherchait exactement, puisque ses résultats scolaires étaient excellents. Et, si certains murmuraient des méchancetés à son égard derrière son dos, la majorité des élèves qui la connaissaient bien s’accordaient à dire qu’elle était globalement adorable.
Cela dit, adorable ne voulais pas dire qu’elle vous serait sympathique. Pour le reste, c’était assez flou. Elle était arrivée il y a cinq ans, étant alors en première année de lycée. Evidemment, personne ne savait rien là-dessus, les gens épiant rarement toute nouvelle arrivée, et la plupart des élèves n'étant pas là à ce moment. Cela dit, un ami à lui en troisième année d’université lui avait expliqué qu’il l’avait lui-même accueilli. Difficile à croire ce jour là qu’elle était la petite fille du type le plus fortuné du Japon, parce que non seulement elle était venue à pied, mais elle ne possédait aucun bagage. Pourtant, son inscription était effective et son arrivée annoncée, mais elle avait marché des kilomètres, ses chaussures étaient défoncées, ses genoux écorchées, sa robe déchiquetée, mais lorsqu’il est venu vers elle, la prenant tout d’abord pour une mendiante, elle avait un sourire radieux. Un sourire qui dès lors, ne l’avait jamais quitté. Il a ajouté qu'alors, elle ne savait ni lire ni écrire, mais Daichiro avait peine à le croire. Un pensionnat pour les élèves en difficulté, soit. Mais tout de même...
« Bon, je vois que tu as l’air d’avoir perdu ta langue. Si un jour tu te décide à te réveiller du cauchemar de servitude dans lequel tu te trouve, tu sauras ou me trouver. Le Roi est mort, vive le Roi. »Non, il ne savait pas vraiment ou la trouver. Mais au moment où il s’apprêtait à le lui faire remarquer, elle avait quitté sa chaise dans un mouvement gracieux, et avait disparu dans un rayon. Il resta là, un moment, perplexe, puis fini par se lever, et partir à son tour.
Cette fille était bel et bien dingue, mais il semblait comprendre une chose :
La demoiselle cherchait des personnes motivées pour renverser la Monarchie.