Emily était fatiguée de toutes ses dernière péripéties. Et puis reprendre un rythme scolaire, avec le décalage horaire et le décalage qu'elle s'était pris d'elle même à la mort de son père, c'était dur. De plus, les programmes étaient totalement diffèrent qu'en Angleterre. L'histoire n'était évidemment pas la même. Elle devait redoubler de travail par rapport à ses camarades, elle qui n'aimait pas bosser. Elle avait besoin d'un moment. Un bon moment seule. Mais au final, elle ne savait pas où aller. Elle ne connaissait pas assez le pensionnat.

La demoiselle arpentait donc les longs couloirs déserts, au hasard. C'est ainsi qu'elle se retrouva face à un escalier. Sans réfléchir, elle se mit à la gravir, de plus en plus vite. A la fin, elle courrait, bousculant les rares personnes sur son passage. Elle atterrit sur une terrasse. C'était une terrasse dallée dans les oranges et cernée par une barrière blanche. Elle hésita un instant à rester là. Puis, finalement, remarqua que l'endroit le plus haut, c'était un bout de toit qui dépassait. Il devait s'avérer assez accessible. Emily ne tarda pas à escalader maladroitement et se retrouva au point culminant du bâtiment principal.

Le vent soufflait, faisant frissonner la jeune fille. Le ciel était menaçant, de sombres nuages se rassemblaient. Mais l'anglais n'avait aucune envie de bouger de son nouveau donjon. Il n'allait pas tarder à se mettre à pleuvoir. Elle s'en fichait éperdument et observait avec attention le paysage. Autour des nombreux bâtiments qui appartenait au pensionnat, un immense parc s'était dressé. Il devait être magnifique à observer... Au printemps. En ce début d'automne, il faisait plutôt penser à un cimetière. Et l'expression n'était pas exagéré. Plus loin, une forêt inquiétante se dressait. Elle aussi devait être admirable par beau temps, mais là elle intimidait sérieusement et défiait quiconque de la pénétrer. Juste en dessous d'Emily, elle reconnut la longue route sinueuse qui l'avait mené ici la toute première fois. Le taxi s'était même énervé des trop nombreux virages à son goût. La demoiselle, elle, trouvait ça plutôt amusant.

Elle n'était pas encore sorti du pensionnat. Elle était arrivée il y a moins d'une semaine, alors c'était normale. Pourtant, elle était impatiente d'aller visiter la village qu'elle avait aperçut en arrivant. Il y avait l'air d'y avoir des boutiques assez intéressante. Ou, tout du moins, qui éveillaient la curiosité de la jeune femme. Elle avait toujours été curieuse. Qualité, défaut ? Peu importe. Elle voulait savoir. C'est sur ses pensées, qu'elle entendit soudain un bruit étranger. Elle sursauta et se retourna vivement.

Elle c'était perdue. Encore. Pour la troisième fois de la journée elle avait voulue rejoindre la permanence, résultat, elle était en train de monter, ce demandant quand elle allait enfin rencontrer quelqu'un pour l'aider. Personne n'avait jamais pensé à mettre des plans ici ?! C'était pire qu'un labyrinthe ! Elle vis la lumière au fond du tunnel et sortit pour se retrouver sur le toit.
Il y avait une jeune fille sur le toit, contemplant le panorama.
A petits pas, pour ne pas la déranger, elle s'approcha du bord pour voir les jardins immenses, le petit village qu'elle n'avait même pas vu, un petit village médiéval aux allures suspectes.... Elle fut très vite prise d'un immense vertige, elle savait qu'elle ne supportait pas le vide mais.... Elle n'était pas maso, non... mais la vue était si belle...

-Saleté de vertige !

Son corps tangua encore, elle vit des points noir ouvrant petit à petit le monde. Elle en tomba par terre. elle ferma les yeux l'espace d'un instant et s'allongea pour calmer les battements de son cœur affolé...

La vérité c'est que regarder au dehors était sa plus grande occupation.
Elle redevint une petite fille, admirant la poésie des nuages et pointa le doigt sur chaque petit coton de ciel avant de dire à haute voix ce à quoi il lui faisaient penser.

-Singe, Amour, Dragon, Faim, Vieillard, Crépuscule, Aube ... Pomme ?? Et Ennui...

Elle composa alors un maigre poème de ces quelques mots.

-Pauvre Vieillard affamé par la Faim du jeun,
Autrefois qui tuais Dragons et Singes d'un seul coup de main.
Vivant d'amour a l'aube de sa vie,
Maintenant au crépuscule de son être, attend dans l'ennui...

Elle chercha quelque chose avec une Pomme.... Elle eu un léger sourire avant d'ajouter :

-Et tout ça, c'est pour ma Pomme.

Elle se laissa bercer par le bruit du vent dans les feuilles, les yeux fermé elle se réchauffait sous ce soleil d'automne... Ah qu'est-ce qu'on était bien ici ...

Une jeune arrivante s'était écroulée, prise de vertige. C'était sans doute cela qui avait fait sursauté Emily. L'étrangère restait à terre, immobile. C'était assez inquiétant. Mais soudain, elle se mit à déclamer des vers, lentement. La petite anglaise fut d'abord rassurée, elle craignait qu'elle n'ait fait une mauvaise chute, puis elle s'approcha d'elle, poussée par la curiosité. L'autre s'était soudain arrêtée, cherchant comment mettre un point final. Finalement, elle trouva.

- Et tout ça, c'est pour ma Pomme.

Amusée, Emily décida de jouer le jeu. Elle s'assit à coté d'elle, les jambes repliés contre elle et les bras les retenant. Et si l'arrivante écrivait, elle aussi ? Ah, quelle chance.

- Ou alors, tu tombes dans les pommes. Proposa t-elle, doucement.

Le vent commençait à être vraiment froid. Elle avait oublié de prendre une veste, tête en l'air qu'elle est. Elle ne portait qu'un pantalon noir et un tee-shirt rouge sombre. Et évidemment, la pluie s'abattit sur elles. D'abord douce et amusante, puis de plus en plus violente. Mais, elle ne bougea pas. Flemme ? Oh non, elle avait juste envie de rester là avec le paysage pluvieux et l'étrange jeune femme. Elle se mit à trembloter de froid.

Une jeune blondette s'assit les bras repliés sur les genoux, se prenant au jeu, elle dit alors quelque chose ...

- Ou alors, tu tombes dans les pommes

Ah ah ah ! Koakuma eu un rire cynique avant de répliquer. Elle se leva et se rassit.

-En même temps t'as raison ^^' .

Les nuages se rassemblèrent En un groooos nuage noir. Il se mit à pleuvoir un peu.... Et petit a petit la pluie prit de l'amplitude. Son corps fut subitement transpercée par mille flèche d'eau. La pluie s'infiltrant dans ses habits et dans son corps, touchant presque les os.

-Goutte, goutte, goutte, goutte... C'est étrange, une goutte tombe, ici une s'élève, battant le tempo à chaque temps. La pluie est une musique, et je ne me lasserais pas de l'entendre, sans aucun arrêt...

Elle parlait pour ne rien dire, mais la poésie de la phrase l'avait émue au moment même où elle l'avait pensée...

-Au faite, je me présente, Koakuma, L'enfant-démon... Et toi c'est... ???

Et elle se rallongea pour observer les gouttes tomber l'une après l'autre sur son front. Regarder le ciel, même sous la pluie restais son occupation préférée...

L'étrangère divagua quelques vers puis déclina son identité en prenant un pseudo assez particulier. L'enfant-démon. Emily commençait à apprécier l'étrangeté que dégageait la dénommée Koakuma. Cette dernière n'avait pas attendu de réponse de sa part qu'elle s'était à nouveau étendit à terre.

- Emily. La Création de l'Orage.

Ca avait été plu fort qu'elle. Son anglais paternel avait pris le dessus, et les mots d'un anglais précieux avaient glissé hors d'elle sans qu'elle puisse les retenir. Et même l'expression la désignant lui avait échappé. La demoiselle ignorait pourquoi elle avait sorti ça aussi naturellement. Mais, en y réfléchissant, c'était bien vrai...

Avant de s'échapper à des réflexions personnelles, jusqu'à se demander si elle avait bien été désirer par ses parents, elle lança à la jeune femme une parole en japonnais, au moins pour tenter de se rattraper.

- Enchantée.

Après, seulement, elle pu s'accorder un moment de répit et songer à tout ce qu'elle avait traversé jusque là. Et surtout, au divorce de ses parents; De douloureux souvenirs qu'elle pensait avoir réussit à enfouir à jamais resurgirent de sa mémoire. Pire qu'un poing dans le ventre, elle du se pencher, les mains s'accrochant à ses cotes, pour ne pas hurler. Elle mordit fermement sa lèvre inférieure et tenta de calmer sa respiration. Elle ne voulait pas paraitre pour une folle. Peu à peu, elle vint à respirer à peu près régulièrement. La pluie n'avait pas cesser, et elles étaient toutes les deux autant trempés. Mais, l'anglaise refusait de rentrer. Aller à l'intérieur, c'était regarder son interlocutrice dans les yeux et perdre toute contrôle de soi. Là, au moins, elle pouvait fixer le ciel, même si elle se prenait la pluie dans les yeux.