Ryôko se rendait à la gare, les bras chargé de colis que lui avait envoyé sa mère. C’était quelques que produits de beauté, mais la majorité du carton se composait de vêtements d’automne-hiver.

Ryôko s’était rendue à la poste le matin même après avoir reçu un appel de sa mère l’informant que ses colis devaient être arrivés. Sur le chemin qui menait à la poste, Ryôko bavarda avec quelques personnes avec qui elle avait fait connaissance à force de faire des allers-retours entre le pensionnat et la poste ou inversement. Mais qu’elle ne fut pas sa surprise en découvrant deux gros colis qui l’attendaient sur le comptoir de la poste. Une fois de plus sa mère avait été entrainée dans ses délires de shopping et lui avait envoyé la moitié de ses achats. Sur les premiers mètres en sortant de la poste, Ryôko eut un peu de mal à marcher avec ces deux cartons dans les bras, mais s’habitua très vite malgré le poids refusant l'aide que certains passant lui donnait.

- Voudrais-tu de l'aide jeune fille ?

- Non, tout va bien je m'en sors très bien, merci à vous.

Sur le chemin du retour, elle dépassa avec regrets son salon de thé préféré, si elle avait eut le temps elle se serait arrêté pour prendre une de ces délicieuses tartelettes au citron, mais elle se trouvait encore bien loin de la gare.

C’est avec soulagement que Ryôko se retrouva sur les quais de la gare – presque déserte. A par elle, seul un garçon se trouvait assis sur un banc. Ayant toujours ses cartons dans les bras, Ryôko partit s’asseoir aux cotés du garçon, étant le seul endroit où s’asseoir. Posant avec délicatesse les cartons sur le sol, Ryôko observa le garçon du coin de l’œil. S’il était ici c’était surement pour se rendre au pensionnat Shôta. La jeune fille rousse se risqua à lui demander :

- Serais-tu un nouvel élève du pensionnat Shôta ? Je suis Ryôko Kuroshima.

Elle lui gratifia de son plus beau sourire, pourquoi ne pas sympathiser, se demanda-t-elle, autant faire connaissance s’il se rend bien au pensionnat.

Le garçon fit un ravissant sourire à la jeune rouquine qui ne resta pas indifférente sentant ses pommettes empourprées légèrement. Ryôko détailla discrètement l’adolescent qui se trouvait à coté d’elle, il était grand il devait au moins dépasser Ryôko de dix centimètre, ses cheveux ont la couleur châtain et cache le regard de celui-ci se qui laisse supposer sur la couleur de ses yeux. Sa silhouette et ses traits du visage sont assez commun à ceux d’une fille et au grand étonnement de la rouquine le jeune garçon était coiffé d’un diadème cela lui donné un air supérieur mais qui se rallié parfaitement avec son style vestimentaire, Ryôko se demanda se que ça allait donner avec l’uniforme du lycée s’il faisait bien partit du pensionnat. Brisant le silence qui s’était installé, auquel Ryôko s’était habituée, le garçon se présenta à son tour.

-Enchanté, Moi, c’est Himaruka Ren. Je suis nouveau ici, tu es toi aussi de Shôta ?

Cette question fit sourire aussitôt Ryôko étant satisfaite d’avoir vue juste, en même temps il n’était pas difficile de se tromper sur la direction des adolescents, tous les jeunes qui venaient sur ce quai était obligatoirement un élève du pensionnat Shôta. C’est toujours avec le sourire que Ryôko entreprit de répondre au garçon.

- Enchantée, et oui je suis aussi une élève de Shôta, je vais devoir, d’ailleurs, me trimbaler ces deux cartons là-bas.

Ryôko dévia son regard de Ren pour le poser sur les deux cartons entassés, pourquoi fallait-il que sa mère se face autant de soucis pour sa fille, se demanda Ryôko avant de donner un léger coup de pieds dans les deux cartons en question. Agacée, elle reporta son attention sur le garçon qui n’avait pas bougé, Ryôko remarqua qu’il l’observait, amusait la jeune fille lui demanda :

- Il y a quelque chose qui ne va pas ?

Elle partit dans un petit rire lui faisant oublier le pourquoi de son agacement passager, la jeune fille avait faim et il lui tardait vraiment que le train arrive pour l’emmener au pensionnat où elle pourrai manger l’une de ces délicieuses tartes à la fraise.

Ryôko fut légèrement surprise par la réponse de Ren, elle savait pertinemment qu’elle le mettait dans une situation assez embarrassant – elle en avait déjà fait les frais-, elle savait très bien qu’il était assez difficile de répondre à une question de ce genre mais ce garçon s’en était relativement bien sortit, cela avait même déstabilisé la jeune fille.

-Non rien, tout va bien, je… me… demandais juste qu’elle genre de fille tu pouvais être, c’est tout.

Ryôko resta quelque peu perplexe, c’était la première fois que quelqu’un lui disait ça, elle ne savait ni comment le prendre ni comment y répondre. Peut être qu’il la prenait pour une fille superficielle, ou encore pire, les questions s’accumulaient dans la tête de la rouquine, mais heureusement Ren passa très vite à un autre sujet au soulagement des deux adolescents de ne plus aborder le sujet précédent.
C’est avec un sourire charmant que Ren lui avait demandé se qu’il se trouvait à l’intérieur des cartons et si il pouvait se rendre utile une fois au pensionnat. Avec une joie non dissimulée de savoir que quelqu’un l’aiderai à porter ses cartons – se qui lui éviterait de se ridiculiser devant la moitié du pensionnat- que Ryôko répondit elle aussi par un sourire chaleureux :

- Oh oui pourquoi pas un petit coup de main et toujours le bienvenu. Et pour tout te dire dans ces cartons se trouve une quantité de vêtements que ma mère m’a envoyés comme à son habitude. Elle ne peut pas s’empêcher de faire du shopping donc à chaque fois elle en profite pour en faire pour moi, alors que je lui ai rien demandé. Je me demande quand est-ce qu’elle va comprendre que je suis assez grande pour me gérer toute seule ?!?

Ryôko s’aperçut qu’elle parlait beaucoup trop, si ça se trouve Ren ne l’écoutait même plus. A cette pensée elle rougit légèrement. Pourquoi ? Elle ne pourrait le dire. Alors elle aussi elle dévia le sujet.

- Et, si ce n’est pas indiscret, pourquoi avoir choisi ce pensionnat ?

Elle lui fit de nouveau un petit sourire, et regarda sa montre. Le train n’allait pas tarder à arriver.

- Je pense que nous devrions nous préparer, le train ne va pas tarder à arriver...

Le sourire de Ren laissa songeuse Ryôko ; la bonne humeur de celle-ci fut remplacée par une étrange mélancolie. Elle ne pouvait en aucun cas juger l’acte de la mère de Ren, elle ne pouvait encore moins rajouter quoique se soit. Après tout chacun à une vie différente. Pourtant la dernière phrase qu’avait ajouté le garçon à la fin de son explication « cela ne t’intéresse surement pas. » avait mis la jeune fille légèrement en colère. En même temps elle ne se voyait pas demander à Ren toute sa vie alors qu'ils ne se connaissaient que depuis une demi heure tout au plus.
Alors c’est avec un doux sourire qu’elle déclara :

- Tu sais Ren, même si on ne se connait pas encore vraiment, un jour si jamais tu as un problème ou autre tu pourras venir m’en parler. Alors ne pense surtout pas que se que tu dis est inintéressant.

La jeune fille se leva du banc sur lequel elle était assise depuis bien trop longtemps à son goût. Elle attrapa ses deux cartons, qu'elle avait presque oublié, et invita Ren à la rejoindre car déjà elle voyait au loin le train arriver.
Elle dirigea son regard vers l’horloge de la gare éclairée par les rayons du soleil, elle affichait 16h15 sur le cadran, elle aura passait toute sa journée hors du pensionnat. Puis son regard se dirigea vers Ren lui souriant encore une fois.
Le train qui était arrivé à quai, était assez vieux, certes ce n’était pas comme les tous nouveaux TGV, mais Ryôko le trouvait tout de même superbe. Sur l’un des wagons on pouvait voir marquer en lettres bordeaux : Direction Pensionnat Shôta. La jeune fille s'imagina le nombre de jeunes qui avaient pris ce train pour se rendre au pensionnat, plus d'une centaine se dit Ryôko, avec tout les élèves qui s'y trouve là-bas ! Mais pourtant une question restait sans réponse pour la rouquine, étaient-ils impatients, anxieux, stressés, ou bien contraints à suivre la voie des railles qui devenaient invisible au fil de l'horizon ?
Le son du sifflet sortit la jeune fille de ses rêveries et de ses questions sans réponses, affichant son sourire habituel Ryôko s’avança vers l’entrée en s’exclament :

- Shôta nous voilà !