Cela faisait déjà deux heures que j'était dans la salle de musique. Il fallait absolument que je m'entraîne, car le Concerto avec Chokore approchait à grand pas. Mes doigts se baladait sur le long piano à queue, quand je regarda ma montre. 17 heure 30. Déjà ?! Il fallait que je me dépêche, j'avais quelque chose à rendre au professeur de Français ! Je ferma le piano, pris mes affaires et mes partitions, et commença à courir dans les couloirs. Évidement, la salle de Français était au dernier étage. Je ralentissait un petit peu, car les professeurs étaient encore dans l'établissement, et ils travaillaient sur un projet. Il ne fallait pas que je fasse de bruit. Pourtant, les couloirs étaient déserts. Personnes à l'horizon. Bizarre. A cette heure là, il y a souvent du monde qui traînent dans les couloirs. J'arrivais enfin au dernier étage, la salle de Français juste au bout. Je courrais à toute allure quand soudain mes partitions tombèrent. Je me prit les pieds dedans et fonçât violemment quelqu'un. C'était une jeune fille, les cheveux mauves et les yeux violets foncés. C"était sûrement une Darkness, vu son style vestimentaire.

Excuse moi ! Je ne t'ai pas fait mal ?

Je détournais alors le regard. C'est la première fois que je voyais une Punk ici.

Comment tu t'appelle ?

J'attendis qu'elle réponde, et je l'aida à se relever.

Citation :

Edit : C'est fait :)

Spoiler:

Putain ! Mais les gens ne savent-ils donc pas marcher droit ?! Ou bien suis-je à ce point invisible aux yeux des autres ...? Quatrième fois qu'on me renverse de la journée. Ca commence sérieusement à bien faire. Qu'est ce que je leur ai fait à la fin ? Serait-ce une vengeance ? Mais de quoi puis-je être coupable ? Leur ai-je pris trop d'oxygène ?!

Non, aujourd'hui Emily n'était pas d'humeur. Mais alors, vraiment pas. Sa mère venait de l'appeler : elle allait passer les grandes vacances au pensionnat. Su-per. La jeune femme voyait d'ici les couloirs désertés, les salles laissées à l'abandon, et un silence de mort régnant sur la pension. Tout le monde allait partir et passer des vacances géniales à des centaines de kilomètres, ils reviendraient bronzés et des souvenirs plein la tête. Quant à elle, elle allait se morfondre à ne rien foutre dans des bâtiments délaissé de tous. Une fois de plus, elle allait être seule. Pendant deux mois. Sympa les vacances.

En même temps, mieux valait ça que d'aller vivre avec sa mère. Enfin... L'anglaise n'en savait rien en fait. Elle n'avait jamais vécu avec sa mère. Mais au vue du nombre de voyage qu'elle faisait pour son travail, Emily allait aussi se retrouvé seule la plupart du temps. Mais au moins, elle voyagerait ! Elle n'a jamais beaucoup voyagé. Elle rencontrerait des gens sans doute. Ou pas d'ailleurs. Sa mère la laisserait probablement seule à l’hôtel.

Ou alors, elle pourrait retourner en Angleterre. Dans son si cher pays natal... Mais... Pour aller où ? Plus de père. La maison vendue. Bien sûr il y restait un peu de amille du coté de son père là-bas. Mais, les trois quart étaient obséquieux, imbus d'eux-même, avares. Bref, elle ne les supportait pas. Il y avait toujours sa tante à Brighton... Et alors quoi ? Elle débarquerait ainsi chez elle, la bouche en cœur ...? Soupir.

C'était sur ses pensées qu'elle se baladait à l'aveuglette dans les couleurs du pensionnat, au lieu d'aller assister à son cours de chimie. Oh oui, elle séchait, et ? Ce n'était ni la première fois, ni la dernière. Mais qui cela gênait-il ? Évidemment, l'administration envoyait toutes ses absences à sa mère, mais qu'est ce que cette derrière pouvait en avoir à faire après tout ? Et c'est sur la vague idée d'aller sur le toit que cette étrangère lui était carrément rentré dedans.

Excuse moi ! Je ne t'ai pas fait mal ?

Nooooon ! Tu m'as juste écrasé les poumons.

A terre, la jeune fille suffoquait à moitié, tentant de reprendre son souffle. Elle lui jeta un regard noir, sans la moindre pitié. Durant ce court instant, elle en profita pour détailler l'inconnue. Deux grands yeux pâles l'observaient, comme réellement embêté de cette rencontre... Fracassante. Son visage était fin, particulièrement féminin. Autour, de longs cheveux blonds légèrement ondulés tombaient sur une robe au style aristocratique de siècles passés.

- Comment tu t'appelle ?

Non mais de quoi je me mêle ? Je t'en pose des questions moi ?!

Emily brûlait de lui balancer ça, mais elle se retint. Non pas pour ne pas paraitre malpoli. Juste qu'elle n'avait aucune envie de discuter avec cette inconnue. Or répondre ainsi amènerait forcément un conflit qui durerait probablement longtemps. Sa seule envie pour le moment c'était de rejoindre la toit.

- Non, ça va, merci. Moi, c'est Emily, répondit-elle brièvement, sans appel.

Ignorant superbement la main que l'inconnue lui présentait pour l'aider, Emily se releva toute seule, ramassa son sac et remit sa bandoulière sur son épaule. Puis, se tournant vers l'étrangère, elle ajouta :

- Je te déconseille de t'approcher de moi : je suis damnée.

La jeune anglaise la salua d'un signe de tête et tourna les talons, fière de l'effet théâtral qu'elle devait avoir produit sur son interlocutrice. Elle venait simplement de graver chez elle les pires préjugés à propos des punks.

Mais dans quel pensionnat je suis tombée encore ?! Il fallait en plus que je tombe sur une nana rebelle et désagréable. Décidément, j'ai vraiment pas de chance. C'est un bizutage, c'est ça ? J'espérait que ça soit vrai. Dans toute ma vie, c'est, je pense, la seule personne aussi désagréable avec qui j'ai parlée. J'en avait, des amies punks. Mais à ce point là.. C'est vraiment désolant. Je la regarda et fronça les sourcils.

Non, ça va, merci. Moi, c'est Emily.

Hé bien... C'est très agréable, les personnes comme toi, à ce que je vois.

Ironie à deux balles. En même temps, il n'y avait que cela à dire devant un comportement pareil.
Je m'abaissa et rangea mes partitions dans l'ordre. Je n'avais même pas envie de croiser son regard.

Je te déconseille de t'approcher de moi : je suis damnée.

Damnée ? Je retenu un rire ironique. C'est pas un suppôt de Satan non plus.

Hé bien, au revoir, mademoiselle " la damnée".

Je m'en alla en direction du dortoir, énervée.

- Hé bien, au revoir, mademoiselle " la damnée".

Parce qu'en plus, elle l'avait prise au sérieuse. C'en était affligeant. Croyait-elle à ce point aux images des punks qui trainaient ? Désespérant. Enfin, tant pis. Ce surnom lui convenait, bien que personne n'y voit l'ironie mis à part elle. Alors quoi ? Personne ne remarquait quand elle déconnait ? Enfin, franchement... Nouveau soupir.

Un sourire de fierté flottait néanmoins encore sur ses lèvres. Comment peut-on croire à pareils délires ? Cette jeune femme sortait-elle réellement du XIX pour ignorer à ce point ce qu'était le second degré pur ? Ne connaissait-elle donc pas le principe des punks ? Il fallait croire que non. Pensait-elle que cela se résumait à porter des fringues déchirés et à haïr tout le monde ?! Probable. L'anglaise parvint non sans mal à retenir son rire à cette pensée.

Préjugés powa ?

Tant qu'on y est, sa tenue à elle aussi, il y en aurait pas mal, des préjugés.

- C'est ça ! A la revoyure Princesse !

Emily avait lancé ça, sans se retourner, sans même prendre la peine de tourner ne serait-ce que la tête. Elle s'en fichait pas mal qu'elle ait entendu ou non. Sa voix était parfaitment posée, presque sans cynisme. Presque.

Elle entendait de l'autre coté du couloir les pas rapide de cette bourgeoise résonner dans le corridor. Rien qu'à sa marche précipitée, on sentait son énervement et sa frustration.

Oops. Aurais-je exaspéré Madame ? 'Faut faire gaffe à pas trop les contrarier ces gens-là quand même.... Elle pourrait m'écraser avec son carrosse.

Sans plus se soucier de cette anonyme, la jeune anglaise pivota vers la droite et se mit à grimper les marches qui la séparait du toit, repaire chéri.