Et c'est ainsi qu'Emily se retrouvait dans sa nouvelle salle de bain, une serviette dans les mains, l'air halluciné. Après avoir jeter un bref coup d'œil dans la chambre, elle prit soin de fermer la porte à clef. Elle posa la serviette et s'appuya contre le lavabo. Soupir. Elle était fatiguée tout à coup... Coup de barre. Ou coup de blues ? Sans doute les deux. La petite demoiselle baissa la tête et ferma les yeux. Déjà, une mélodie s'insinuait dans son esprit. C'était une mélodie d'abord lente, puis de plus en plus entrainante. Cette mélodie, c'était son père qui lui jouait presque tout les soirs quand elle était petite. Mais, ils n'en avaient jamais parlé. Parfois, elle avait l'impression qu'elle avait inventé tout ça, tellement ça paraissait irréel. Ça faisait longtemps qu'elle n'y avait pas songé, à cette précieuse mélodie.

La jeune femme sursauta, sortant de sa rêverie. Mince, combien de temps avait-elle passée là ? Elle retira ses bottes détrempées, les plaça près du radiateur. Puis, elle se déshabilla et rentra dans la douche. L'eau chaude raviva son corps avec délice.

Après 14 heures de voyage, rien de mieux qu'une douche brûlante...

Heureusement, il y avait à disposition savon et shampooing. Elle prit son temps, profitant de ce moment avec bonheur. Quand elle fut enfin sortit, elle attrapa la serviette et s'y enroula après s'être rapidement séchée, en particulier les cheveux. Mais, en se regardant dans le miroir, elle eut un grand sourire en voyant sa tignasse toute ébouriffée. Elle tenta,tant bien que mal, de les remettre en place, mais ils restaient sans cesse des rebelles... Elle aurait presque eut envie de rire, s'il avait été chez elle. Sa timidité l'empêchait de piquer un fou rire dans un lieu inconnu, alors qu'il y avait sans doute des pensionnaires pas loin. Shin devait être parti, depuis le temps.

C'est pourquoi, l'esprit tranquille et les cheveux encore à moitié dégoulinant d'eau, Emily sortit de la salle de bain en serviette. Elle se pencha sur sa valise, l'ouvrit et commença à la fouiller pour y trouver quelque chose de présentable, ce qui était loin d'être chose facile.

Les courtes paroles de Shin avaient suffit pour la stopper net. Emily n'osait pas se retourner. Son sang s'était littéralement glacé, à croire que son cœur s'était arrêté de battre. Serait-elle à ce point douée ? Non... Pas possible. Quand même ! Cependant, elle ne pu s'empêcher de remarquer qu'il s'était exprimé en anglais. Elle n'en comprenait pas vraiment la raison. Elle ramena ses bras contre elle, craignant soudain de perdre la serviette, sa seule alliée. Son corps pivota malgré elle, relevant la tête vers le jeune homme.

- ...C'est une idée...

Elle tentait tant bien que mal de maitriser sa voix. Il lui fallut un bon moment avant de retourner le nez dans sa valise. Puis, soudainement pressée et surtout honteuse, elle s'empara de quelques vêtements, referma sa valise et se releva avec maladresse. La demoiselle serrait ses vêtements contre elle, comme si elle avait peur qu'on les lui dérobe. Son corps trahissait toute son anxiété. Déjà, ses doigts s'enroulaient dans quelques mèches hasardeuses. Ses yeux angoissés avaient pris une brûlante couleur verte. Elle se mordillait soucieusement la lèvre inférieure, craignant les moqueries auxquelles elle était toujours incapable de faire face.

Deux boulettes en un seul jour... C'est pas vrai... La réputation que je vais me taper... Moi qui voulait changer.

Finalement, d'une voix faible, à peine audible, elle bafouilla des explications, montrant la salle de bain d'une main incertaine et s'y précipita.

Emily ne put retenir un sourire en attendant le jeune homme. Faire bonne impression ? Ca, elle le souhaitait. De tout cœur. Bien que, entre sa chute dans la boue et sa semi exhibition, ce soit plutôt raté pour l’instant... Rien n’est jamais perdu…? Shin avait réussi à lui redonner un peu confiance en elle, ce qui n’était pas chose facile. Voir impossible ! Du rouge ? Et bien, pourquoi pas… Elle allait la saisir cette chance. Ouais, et personne ne lui empêcherait de sourire ce soir. Au moins, ce soir. En fait, ce qui l’avait fait se planter jusque là, elle le devinait à présent, c’est qu’elle n’avait pas osé montrer sa vraie nature, pour faire bonne impression encore, pour être dans la normale... Mais, finalement, à quoi bon ? Cette fois, elle comptait bien se dévoiler. Il y a forcément un jour où on arrête de jouer un rôle et on décide d’être tel qu’on est. Elle a juste avancé ce jour. C’était une gothique dans l’âme, inutile de se cacher, surtout qu’elle n’y arrivait vraiment pas. Et puis, tant pis si elle choquait, tant pis si ça ne plaisait pas … ! Elle était comme ça, et c’était tout. Elle se mit à fouiller dans ce qu’elle avait récolté au passage de façon assez hasardeuse et s’habilla avec grand soin.

Une fois habillée, la jeune femme retrouva la trousse de toilette qu’elle avait de justesse récupéré. Coup de chance pour une fois – La chance existe aussi pour elle, chose incroyable ! Elle tenta tant bien que mal de rassembler ses cheveux, ce qui était un véritable défi en soi.... Puis, elle se maquilla rapidement. En dix minutes –chrono en main -, elle avait réussi à se rendre à sa vraie valeur. Quand elle jeta un dernier coup d’œil dans le miroir, elle se reconnut tout de suite. C’était une évidence. C’était Elle, et personne d’autre, voilà tout. Et enfin, la jeune fille sortit de la salle de bain, toute souriante, la démarche assurée, le regard confiant. C’était un bonheur qu’elle n’avait pas connu depuis lontemps…

La demoiselle portait une robe courte au corsage rouge accompagné de dentelle noir et lacé dans le dos, laissant ses épaules libres. Les Dr. Martens, qu’elle traînait depuis de si longues années, par-dessus son collant étaient classiques, noirs. Ses yeux verts pétillants étaient maquillés légèrement de noirs, tandis que de petites boucles d’oreilles rouge vif éclataient d’entre sa chevelure. Cette dernière était retenue négligemment par une simple et unique barrette empêchant les quelques mèches qui d’habitude lui cachaient le visage. Aux poignets de la petite anglaise, de nombreux bracelets qui se nuançaient du rouge jusqu’au noir accordaient le tout, mais on en remarquait un en particulier. Il était simple, en cuir sombre, pourtant il ressortait étrangement. Oui, c’était bien elle. Il n’y avait plus aucun doute à avoir.

- Prête !, s’exclama t-elle d’un ton enjoué en japonais à son hôte.

Emily souriait, sincèrement heureuse, observant à présent son interlocuteur d’un regard enjôleur. Elle était désormais impatiente d’aller rencontrer tout le monde et de visiter un peu plus ce fameux pensionnat. Elle n’avait plus peur. Non, elle souriait.

Emily fut accueillie chaleureusement par son majordome. Ce n’est que maintenant qu’elle remarquait la ressemblance flagrante. Il l’invita à le suivre, après avoir soigneusement ajouter la touche ultime à sa tenue : une rose en papier. La demoiselle ne pu réprimer un rire. Elle le laissa faire, un sourire aux lèvres et se tint au bras qu’il lui présentait en parfait gentleman. Amusée de ce jeu, elle lui répondit dans un japonais soutenu, limite bourgeois, que sa mère lui avait appris, malgré que l’enfant qu’elle était lui répétait qu’elle ne l’utiliserait jamais. Preuve que ça n’avait pas été totalement inutile.

- Volontiers.

Ainsi, ils se dirigèrent ensemble vers le réfectoire. Repassant par d’innombrables couloirs, mais ils ne faisaient plus peur à notre petite londonienne. Du moins, pas ce soir. Il devait être aux alentours de dix-neuf heures. Cela lui laissait bien le temps de rencontrer, visiter, puis de défaire sa valise qui l’attendait dans sa chambre. Au pire, elle le ferait demain.

En attendant, elle riait bien d'elle-même et de ses habituelles gaffes et se demandait comment Shin avait pu d'abord l'intimider. Remarque, qu'elle était toujours un peu impressionnée par de nouvelles rencontres. Son arrivée au pensionnat restera sans doute un de ses meilleurs souvenirs. Bien qu’au départ, elle n’avait aucune envie d’y aller. D’ailleurs, elle n’avait jamais aimé quitter ses habitudes. Pourtant, étrangement, elle était pressée de rencontre d'autres personnes.

[H.J : J’te laisse le soin de créer au réfectoire x)]

Yo' Je mérite de m'auto-bannir mais bon dans le cas où tu m'accorderait ton pardon, il est possible que je me remette à mes RP's "poussiéreux"... Enfin tous ca dans la probabilité où tu voudrait encore de moi.. :oops:

Au cas où RdV O->ici<-O :OoO: