Pour l'une des rares fois dans sa vie, Miki s'était levé remarquablement tôt. 6h37 pour être précis. Bon, il s'était rendormi pour trois bonnes heures de plus en constatant que l'aube se terminait tout juste. S'il manquait les cours ? "Pour pas changer", vous aurait-il répondu. Et puis, son effroyable intelligence l'assurait une moyenne "qui claque" en lisant à peine ses bouquins. Bref, ses capacités intellectuelles pour le moins élevées n'était pas d'actualités. Après s'être définitivement à 10h, Miki avait filé un coup de pied à Dai histoire de le faire tomber de son lit et avait filé en vitesse dans les bains. Là, il s'était rincé en plus de passer sous l'eau brûlante, s'était attardé devant une porte entrouverte d'un vestiaire féminin, et s'était changé sans vraiment regarder ses vêtements. Le résultat était tout de même concluant. "De toute manière, tous les styles me vont", s'était-il vanté devant son miroir. Malheureusement, il n'eût pas le temps de flatter son reflet plus longtemps puisqu'il manqua de se prendre une Vans dans le coin de la tête. Surpris, il avait filé de sa chambre sans poser de questions et s'était activé pour chercher une "planque" histoire d'éviter un Dai profondément agacé.
Il se félicita en arrivant sur le toit, ravi de voir que son ami ne l'avait pas suivi jusque là, et éclata d'un rire silencieux en toisant l'endroit. Un sourire en coin apparût sur ses lèvres. Tiens donc~.
Sans aucun bruit, il s'approcha de la jeune femme appuyé contre la rambarde du toit. Dos à lui, il profita qu'elle ne l'aie pas remarqué pour glisser ses bras autour de sa taille et approcha sa bouche près de l'oreille de la pensionnaire. Avec une douceur cachant bien ses intentions malsaines, il écarta les quelques mèches vertes qui camouflaient le visage de Yoru, et lui souffla d'une voix mielleuse :

- Bonjour, mon chaton~.

Il sourît ironiquement face au sobriquet stupide mais ne s'y attarda pas et inclina légèrement la tête afin de mieux regarder son "amie". Il ne le montra pas mais, intérieurement, il priait pour ne pas se prendre un coup entre les jambes, et se tenait prêt à anticiper le premier coup. Juste au cas où.

Rien de plus agréable que le toit....

C'est ce que pensais Yoru, accoudé à la rambarde du plus haut point du pensionnat. Elle était là depuis quelques minutes. Quelle heure déjà ? Rah, dure de s'en souvenir. Peut être vers 9h45 . Oui, quelque chose dans les alentours de cette période.
Levée de bonne heure, elle avait découvert avec joie qu'elle n'avait pas cours ce matin, en raison de professeurs absents. Evidemment, sur le coup, elle avait été frustrée, déclarant avoir pu dormir plus longtemps si elle l'avait appris avant. Mais après tout, puisqu'elle était libre, autant faire ce qu'elle voulait ! S'étant déjà baladée de trop nombreuses fois dans les couloirs, l'idée lui vint de faire un tour sur le toit. Depuis son arrivée, elle n'avait jamais mis les pieds à cet endroit. Pourtant, dans son ancien établissement scolaire, elle y passait des heures et des heures en été, s'asseyant contre le grillage et laissant sa peau chauffer sous les rayons du soleil. Ouvrant la porte menant sur la sorte de grande terrasse, elle eût le plaisir de découvrir qu'elle y était la seule présente et s'était directement dirigée là où elle reposait en ce moment même.De temps en temps, une brise venait caresser ses cheveux , mais même aux alentours de 10 heures , le soleil était présent et réchauffait Yoru, ne la laissant donc pas frissonner de froid.
Alors qu'elle était complètement dans les nuages, savourant sa solitude , elle sentit quelque chose se glisser autour de sa taille. Ses yeux s'ouvrirent sous le coup de la surprise et elle retint un sursaut. Des mains ?! Cela fut rapidement suivit d'un petit surnom...stupide. Elle reconnu immédiatement la voix de celui qui s'était permit un tel acte. Cet enfoiré de Miki. Elle laissa un petit silence. Oui, vraiment petit, elle n'allait pas non plus laisser un gros blanc d'une minute. Après ce court instant , elle tourna la tête vers la gauche et se retrouva pile en face du visage du garçon. Oui, elle avait eu bien raison, c'était bel et bien ce connard de Nakamura qui s'était permit de l'embrasser dès son premier jour à Shôta. Elle s'écarta de Miki de quelques pas,gardant ses mains sur la rambarde et se défaisant des délicieuses mains sur jeunes garçon. Résistant à l'envie de le taper, elle le regarda dans les yeux avec une petite lueur de defi et un petit sourire.

- Oh, Miki-chan. Tu m'as presque fais peur. Mais fais attention , le chanton a des griffes. Ce serait triste qu'il les sorte .

Les grands yeux verts de Yoru scrutaient ceux de Nakamura. Elle avait bien insisté sur le " -chan " , sachant parfaitement que cela ne ferait pas forcement plaisir au blondinet. Malgré tout, en le regardant , elle fut quand même touché par le fait qu'il n'était pas si laid que ça. Elle l'avait tellement détesté que son souvenir l'avait un peu enlaidi, mais l'avoir en face d'elle changeait un peu les choses. En se rappelant ses mains glissées sur sa taille, elle frissonna un peu. Heureusement , faisant de son mieux pour que ses pensées n'apparaissent pas sur son visage, l' expression qui y était affichée restait provoquante .

Arg. Il était vraiment... prévisible et imprévisible. Il dérangeait quelque chose chez Yoru, il la mettait hors d'elle. Mais une fois de plus elle se retint de lui sauter au visage pour mettre en lambeaux son joli visage. Premièrement ce serait du gâchis, deuxièmement elle ne voulait pas lui faire le plaisir de s'énerver et troisièmement, point final, il devait surement agir de cette façon avec toute les filles qui passaient sous son nez. " Yoru-kun" croisa les bras et lança une fois de plus un regard de défi à Miki.

- Ecoute , ma petite Miki-chan, je ne compte pas sortir mes griffes pour toi, tu ne le mérite pas.

Elle se rapprocha de Miki comme il l'avait fait pour elle , quelques secondes auparavant, jusqu'à être presque collée contre lui . Elle déposa ses mains à plats au niveau du bas du ventre du garçon en regardant dans la même direction, cachant ses yeux à celui qui lui faisait face. Après quelques secondes, elle les fit glisser le long de son torse , jusqu'à son coup qu'elle enlaça, laissant ses mains relâchées . C'est à cet instant que ses grands yeux verts se relevèrent vers ceux de Miki . Même si de dehors, elle semblait parfaitement calme, Yoru sentait une legère chaleur lui monter aux joues. Elle se hissa sur la pointe de ses pieds et chuchota à l'oreille de Miki :

- Tu ... n'es pas non plus capable de me faire ronronner...

Elle prononça ces mots avec une voix sensuelle et douce , comme pour attirer l'attention du garçon . Comme si ce n'était pas déjà le cas. Elle sentait son coeur battre fort. Elle avait beau aimer embêter les gens de toutes les façons qu'il soit, il lui été rarement arrivée de faire le jeu de la séduction avec, de plus, un aussi joli garçon que Miki.

Baise la. Baise la. Baise la.
Voilà le signal qu'envoyait son cerveau à Miki à l'instant précis où Yoru s'était permise de poser ses mains au bas de son ventre, et qu'en plus elle l'avait sournoisement provoqué. Soit, elle voulait ronronner, mais s'il passait à l'action elle ferait bien plus que ronronner. Toutefois, Miki veillait toujours à répondre aux envies de ses "partenaires". Et en l’occurrence, il considérait déjà Yoru cmme l'une d'entre elles. Brièvement, il balaya le visage de la jeune femme d'un regard de velours et glissa une main sur sa hanche en souriant d'un air qui traduisait clairement ses pensées. À tous les coups, elle le repousserait et le frustrerait comme peu de nanas l'avaient fait. Mais autant profiter de la situation qui se présentait, non ?

"Tu veux ronronner, Yoru-kun. Soit, tu ronronneras."

Et sans un mot de plus, il plongea sur les lèvres rosées de la Tsubasa pour y laisser un baiser bieeeeeeeeeeeeeeeeeen langoureux et bourré de la même sensualité que le regard qu'il avait précédemment accordé à la jeune femme.

Connard.Connard.Connard.... Delicieux connard !

Et merde. Là, elle ne pouvait pas dire qu'elle ne l'avait pas cherché. Et à cet instant précis, elle ne le regrettait pas. Lorsque Miki glissa une main sur sa cuisse nue ( puisque Yoru portait une tenue d'écolière habituelle.) , elle sentit un grand frissons longer tout son dos et jusqu'à ses lèvres, qui ne tardèrent pas à être accompagnées par celle charmante de Miki. D'abord partagée entre un mélange de dégout et de plaisir, elle succomba rapidement au plaisir que lui infuser le jeune garçon en lui rendant son baiser. A vrai dire, c'était la première fois qu'elle embrassait quelqu'un de cet façon. Pourquoi fallait-il que cela tombe sur ce connard, mystère ? Mais le doute d'embrasser comme un balai saisit Yoru alors qu'elle avait complètement divagué dans les sensations ressenties grâce à la langue rose de Miki, surement passé par un nombre incalculable d'autres bouches que Tsubasa. Elle glissa sa cuisse droite contre la jambe du garçon, se retrouvant avec la sienne levée assez haut ( ça fait une jolie vue pour ceux qui regarderait Yoru d'en bas xD) , elle le ressera contre lui et donna plus de puissance à son baiser, désirant ne pas laisser Miki sur l'avais qu'elle n'était qu'une grosse bolosse ne sachant pas embrasser. Cela fait, elle tourna la tête vers le côté, mettant fin à leur baiser, tout en ouvrant les yeux pour le regarder dans les yeux. Elle glissa la main vers le bas du torse du blondinet et... tapota son entre jambe.

- Ce sera tout jeune Miki-chan. Tu es une jeune fille trop pure pour que cela aille plus loin, je pense que tu comprends.

Yoru afficha un grand sourire de victoire et de vengeance. Même si le baiser de Miki avait était, c'est vrai , délicieux, elle savait très bien qu'il avait été fait sans sentiments, et c'est donc de la même manière qu'elle y mettait fin. Elle ne voulait pas non plus s'offrir à un homme qui ne désirait que s'amuser avec elle.

Alors là, c'était trop. Oui, c'est vrai, elle était pure. Contrairement à Miki, elle n'avait pas été dotée d'une physique bien plus que charmant , elle n'allait pas faire l'amour avec la première personne qui passait. Yoru saisit violemment Miki par la col et, rapprochant à son tour son visage de celui du garçon , joignant presque leur lèvres . Elle le regarda directement dans les yeux, pas comme elle l'avait fait jusque là, avec un petit air de séductrice qu'elle n'était absolument pas, mais cette fois avec un sentiment froid mêlé à du méprit. Cherchant comme quelque chose dans les yeux bleus du garçon, elle se décida enfin à parler.

- Oui, je n'ai aucune expérience et alors ? Je ne suis pas comme toi. Je ne suis pas une obsédée. Je ne baise pas qui je veux et quand je veux. Oui , c'est vrai, tu as un physique avantageux. Qu'est ce que tu veux que je te dise ? Que tu n'as rien d'attirant alors que je ne le pense pas ? Bien sûr que oui tu es alléchant , bien sûr que oui tu ne me laisse pas indifférente ! Je ne prétends pas que tu ne m'auras jamais dans ton lit . Je connais pas le futur , je sais pas ce qui peut se passer. Tout ce dont je suis certaine c'est que si un jour tu parvint à avoir ce que tu désire en moi, ce ne sera pas comme tu t'y prends maintenant, parce que là, même si tu m'as donné l'envie de descendre mes mains plus pas sur ton ventre , tu m'as aussi bien dégoutée. Oui je l'ai cherché, et oui , je l'ai mérité, mais tu reste tout de même un gros con à mes yeux, Miki. Un gros con séduisant, certes, mais un gros con quand même.

Yoru déballa tout d'un coup, comme si tout ce qu'elle avait sur le coeur venait d'éclater en morceaux. Là , évidemment, ce n'était pas seulement la rancoeur qu'elle éprouvait envers Miki qui s'était dévoilée, mais toute ces années de frustration, où les garçons n'avaient pas voulu d'elle, ne la trouvant pas assez jolie ou féminine. La petite plante était presque essouflée après tout ce qu'elle venait de dire. Relâchant doucement le col de Miki, s'opposant à la façon violente dont elle l'avait saisit quelques secondes plus tard , elle baissa les yeux , tourna la tête pour finalement se trouver dos au garçon et s'avança en direction de la porte. Même si elle venait de vanter les atouts de Nakamura, elle avait prononcée ses mots avec un ton sec remplie de dédain. Tout en marchant d'un pas décidé , elle chuchota , frustrée :

- Abruti.

A quelques pas de la porte, elle s'arreta. Deux secondes. Si elle partait... il allait considérer cela comme une victoire et la narguerait encore plus à leur prochaine rencontre ! Ah nan , insupportable ! Yoru se rapprocha de la porte , puis, se retournant, elle s'adossa au mur juste à côté et leva les yeux vers Miki. Sa bouche s'entrouvrit, hésitante, puis , détournant le regard comme si elle était vexée , elle prit enfin la parole.

- Aufaite..... T'es venue foutre quoi sur le toit ?

Miki avait soutenu le regard de Yoru durant tout son charmant "discours". Il aurait été flatté. Si elle n'avait pas eu cet air méprisant, il aurait été vachement flatté. Quoique, elle ne lui apprenait rien en lui avouant qu'il était attirant. Le blond fronça légèrement les yeux. Il n'était pas attirant, il aurait plutôt dit...Parfait. C'était le mot. Il avait hérité d'un physique parfait. Le visage de sa mère et la virilité de son père. Alors comment Yoru pouvait-elle encore s'obstiner à l'ignorer ? Un soupir las s'échappa de sa bouche alors qu'il se rendait à peine compte que Tsubasa avait fini de parler. Bon, autant jouer le jeu de la discrétion et faire comme s'il l'avait entendue.
Un sourire amusé étira ses lèvres lorsqu'elle s'éloigna vers la porte pour s'arrêter juste devant et s'adosser au mur d'à côté. À cet instant, Miki la trouva "mignonne". Pas mignonne au sens physique, non. L'espace d'un instant, il considéra Yoru comme une adolescente normale et non pas un jouet sexuel. Un frémissement glacé parcourût son échine lorsqu'il dût s'avouer à lui même qu'elle avait raison de s'énerver telle qu'elle le faisait. Pff... Genre je vais l'admettre.
Frustré par cette constatation, le blond haussa les épaules face à la question de la jeune femme et lui répondît d'un ton légèrement trop froid :

« En quoi ça te regarde ? ...J'avais juste la flemme d'aller en cours. »

Il retrouva bien vite le sourire lorsqu'il se remémora Dai rouge de colère et ajouta :

« J'essaie également de fuir la réplique humaine de Croc-Blanc... »

Un angélique sourire de faux-cul collé aux lèvres, il s'approcha de Yoru, lui embrassa la joue et alla s'appuyer sur la rambarde du toit.

« Et toi ? »

Non, il n'avait pas un accès d'humanité. Disons qu'il calmait juste le jeu histoire de mieux le reprendre après.

Soit il n'avait rien écouté, soit il faisait exprès de faire comme si de rien n'était pour narguer encore plus la petite plante. Aaaaaaaaaaaaaaah !!! Mais quel ...!!!! Pfiou, garder son calme était la meilleure solution, et c'est ce que choisit, avec un peu de difficulté , Yoru. Elle appuya son pied contre le mur et tourna la tête vers Miki, qui était désormais dos à elle. Comment faisait-il pour garder toujours sur son visage ce sourire . Ce sourire qu'il suffisait d'apercevoir pour comprendre à quel point Miki était vantard et se croyait au dessus des autres par sa " puissante beauté . Ce sourire qui, même si il énervait Yoru plus que tout, lui faisait quand même un peu d'effet. Rien qu'en y pensant, la jeune fille se secoua la tête. Elle glissa sa main sur sa joue, à l'endroit où Miki y avait glissé un petit baiser surement moqueur . Abruti. Malgré tout, le ton froid qu'avait employé Nakamura l'avait un peu surprit . Lui qui aurai été prêt à l'amener dans son lit, il se permettait maintenant de lui parler de cette façon ? C'était stupide, c'était du Miki tout craché. Yoru croisa ses bras dans son dos, tout en restant appuyé contre le mur.

- Que ça me regarde ou pas, ça m'intéresse.

Elle rétorqua sèchement , comme il l'avait fait pour elle auparavant. Oui, Yoru était rancunière. Elle n'aimait pas qu'on la prenne de haut [ par contre si il peut la prendre tout court... :') ]. Elle leva les yeux vers le garçon dont elle ne pouvait pas voir le visage. Alors elle se contenta d'admirer son dos. Miki n'avait décidément pas la carrure d'un homme, un vrai, mais plutôt d'un petit adolescent. Cette idée l'amusa et fit apparaitre un petit sourire sur son visage. Elle prit malgré tout un petit air blasé pour répondre au garçon.

- Moi j'ai pas cours. Et comme les chats aiment bien les endroits en hauteur, petit chaton que je suis, j'ai décidé d'aller sur le toit. En pensant y être tranquille.

Il ignora le reproche caché dans les paroles de Yoru. « En pensant y être tranquille. ». Insinuait-elle que sa présence lui empêchait d'avoir la paix ? C'était forcément le cas. Mais Miki s'en foutait. Égoïste tel qu'il était, seul le plaisir qu'il tirait à être ici et à emmerder la plante le préoccupait. Furtivement, il jeta un regard en coin à la jeune femme, puis se tourna vers elle en lui souriant de toutes ses dents.

« Peut-être que si tu prenais conscience du fait que tu as une bombe sexuelle face à toi, on pourrait être tranquilles à deux. »

Le pire était certainement le sérieux de ses mots. Il le pensait vraiment.
Puis, sans un mot de plus, Miki alla se planter devant Tsubasa et la regarda longuement. Une fois de plus, il constata qu'elle n'était pas "belle". Juste jolie, mignonne. Mais, elle dégageait quelque chose qu'il avait rarement vu et qui avait le don de faire monter en trombe sa libido. Etrange mais pas nouveau, puisqu'il avait d'ores et déjà vécu ce genre de "sensation". Rarement, certes, mais pas nouveau. Tout sourire, il plongea ses iris bleus dans ceux verts de Yoru, lui offrant un regard brûlant et sexy qu'on lui connaissait bien, et marmonna :

« Et si je t'embrassai une nouvelle fois, histoire de me faire pardonner ? »

Yoru ne pu s'empêcher de lâcher un soupire. Miki pensait sérieusement ce qu'il disait, nul doute. C'était quand même impressionnant de voir qu'une personne pouvait être aussi fan de sa propre personne. Car c'était sûrement le cas pour Miki. Il devait surement s'admirer et considérer ses connaissances comme de grands chanceux. " Aaaaaah, ces gens ont la chance de connaitre un homme tel que moi ! " . Après tout, il se qualifiait lui même de " bombe sexuelle ". Cela prouvait tout. Yoru avait d'abord eu le regard détourné, et quand elle les leva vers Nakamura, elle découvrit avec surprise le regard que celui ci lui offrait. Magnifique. Miki était un connard magnifique. La plante avait envie de glisser ses mains sur la jolie peau du garçon et de l'embrasser doucement. AH !!! Mais !!! Qu'est ce que c'était que cette pensée ?! Nan nan nan ! D'accord il lui faisait de l'effet mais... non! Penser à ce genre de choses... Ah non ! Bien que ses pensées se chamboulait, Yoru paraissait extérieurement calme, comme inspirée par le regard du garçon. Après un court instant où le sien était froid et distant, elle ne pu retenir un petit sourire amusé au coin de ses lèvres. Elle se leva une seconde fois sur la pointe des pieds, mit ses mains sur les épaules fines du garçon afin de s'aider à se hisser plus haut , ferma les yeux et déposa un petit baiser les lèvres douces de Miki. Un petit baiser frais, que ne dura à peine qu'une ou deux secondes. Sans langue, sans rien, juste un petit baiser. Elle se remit à plat sur ses pieds, tout en laissant ses mains là où elles étaient et leva les yeux vers Miki.

- Voilà ! Tu es pardonné , Miki-chan.

Pour la première fois,elle ne dit pas cela avec un ton ironique, énervée , ou avec un vieux sous-entendu puérile. Elle prononça ces mots doucement en regardant le garçon chaleureusement . Elle enleva les mains de ses épaules et recroisa ses bras derrière son dos, en s'appuyant à nouveau contre le mur.

- Je t'ai devancé.

Yoru eu un petit rire . Cette fois ci,elle se permit de parler avec un petit ton ironiquement superieur avec une pointe de victoire. Ah, même si elle se rendait compte de la stupidité et du niveau cucul de ce qu'elle venait de faire , elle se sentait contente et fière d'elle. Elle détourna le regard de Miki en ayant un petit sourire satisfait aux lèvres.

...Ah. D'accord. Bipolaire. Est ce que Yoru était vraiment bipolaire ....? La jeune fille se sentait soudainement blessé. Merde. Il avait raison en plus. Miki avait deviné quel genre de personne était la jeune fille aux cheveux verts , et cela avait eu l'air de le repousser. Il avait vraiment raison. Yoru pouvait sourire , rire, s'amuser, et l'instant d'après être énervé puis un peu après se mettre à pleurer. C'était quelque chose d'insupportable pour elle. Mais ce qui rendait vraiment Yoru comme ça, c'était les gens. Ce qui l'avait fait réagir comme ça aujourd'hui, c'était Miki. Il avait le don de changer l'humeur de la jeune fille comme on pourrait changer de vêtements . Enfaite, même changer de vêtements se faisait moins souvent que changer les humeurs de Yoru. C'était quelque chose de bien facile pour Miki. Et , ce garçon stupide et vantard l'avait un regardé avec une expression étrange. Ce regard elle l'avait déjà vu de nombreuses fois. De trop nombreuses fois. Ce regard qui mélange une opinion bizarre de la jeune fille avec... Oh et puis peu importe. Yoru avait eu subitement mal au coeur. Elle se sentait totalement stupide. Stupide d'avoir embrassé Miki. Stupide de lui avoir offert un petit sourire. Stupide de s'être montrer niaise devant lui. Stupide de lui avoir adressé la parole. Stupide d'être venue ce foutu toi. Stupide de s'être levé tôt pour aller en cours alors qu'elle aurai pu être en train de dormir à ce moment . On dit que la vérité blesse. C'est vrai. C'est ce qui blessait le plus Yoru. Et le fait que la vérité soit sortie de la jolie bouche de Miki lui faisait encore plus mal. Enfaite, le fait même que Miki lui ai fait mal , ça faisait mal.
Yoru ouvrit la bouche pour répondre, mais sa gorge fut bloquée. Heureusement que le garçon était dos à elle, ne voyant ainsi pas à quelle point il l'avait chamboulé. Elle détourna le regard. C'est tout ce qu'elle pouvait faire. Là où elle était, le soleil ne passait pas à cause de petit bâtiment sur lequel elle était adossé. Même si il faisait beau, à l'ombre il faisait un peu frais. Yoru frissona .

- Je me fous de ta gueule, abruti. Ca m'amuse.

Contrairement à ce qu'elle aurait voulu, sa voix ne fut pas puissante, pleine de conviction. Sa deuxième phrase sonnait faux. Sa voix avait été faible, comme si elle était en train de pleurer alors que ce n'était pas le cas. La tête tournée vers la gauche, son regard se dirigea vers Miki qui était en face d'elle , ne lui faisant découvrir que son dos. Dos qu'elle avait admiré auparavant, et sur lequel elle avait maintenant envie de cracher. Mais ce n'était pas de la faute de Miki. Enfin, si. Mais pas entièrement. Inutile de le cacher, Yoru était une personne compliquée. C'était elle le problème. Est ce qu'il l'avait vu comme un monstre ? Est ce qu'il l'a trouvait comme une personne anormale ? Il l'avait lui même dis. "bipolaire à tendance nymphomane". Pff. Il parlait bien, lui qui est prêt à baiser la première chose qui passe devant sa porte de chambre.

- Tu es stupide, Nakamura.

Folle. Cette nana était complètement folle. Ou peut-être simplement malade mentale ? Il la trouvait déjà excentrique en temps normal à cause de ses cheveux, mais ça, c'était de loin le pire. Miki se retourna vers son interlocutrice, arborant un air dégoûté. De toutes les filles qu'il avait rencontré, elle était définitivement celle qui le révulsait le plus. Soit, elle embrassait bien et possédait un physique alléchant. Mais le fait d'avoir affaire à une adolescente aussi spéciale l'effrayait. Savoir qu'elle n'était pas "normale" lui rappelait qu'il ne l'était pas lui-même. Physiquement du moins, et il grogna intérieurement en se rendant compte que sa vue s'était légèrement détériorée. Son médecin allait être vert. D'un revers de main, il balaya ces idées de sa tête et soupira.

« Tes tifs verts te sortent du lot, et le fait que tu sois malade mentale n'arrange aucunement ton cas, t'es au courant ? »

Le dégoût dans ses yeux se mêla à du mépris. Il avait touché une fille aussi bizarre. Il l'avait embrassée, draguée. Un frisson glacé traversa son corps. Ses pensées n'étaient peut-être pas très humanistes, mais qui s'en foutait ?

.... Quoi ? Vraiment...? Est ce que... Est ce que c'était réel ? Yoru regardait Miki dans les yeux. Horrible. Ce sentiment qu'elle ressentait était horrible. Le regard de Miki était horrible. Cette situation était horrible. On lui avait déjà parlé méchamment, mais c'était la première fois que la cruauté des mots soit à ce point élevée envers elle. Deux gouttes d'eau tombèrent sur le sol. Pourtant il y avait toujours du soleil, aucun nuage. Yoru pleurait. Elle regardait Miki. Elle regardait son air de dégout envers elle. Oui, il la voyait comme un monstre, comme une " malade mentale ". Elle savait que Miki était un enfoiré, elle savait qu'il pouvait être blessant, mais ce qu'il venait de faire dépassait de loin ce qu'elle avait imaginé. Elle faisait désormais des êtres stupides qui n'avaient fait que gâcher le temps précieux de cet homme " plein de charme et qui fait craquer les femmes. ". Inutile de parler, inutile de répondre, inutile de frapper. A quoi bon ? A renforcer sa conviction qu'elle était une malade mentale nymphomane et bipolaire ? Les mains de Yoru étaient relâchés. Detruite. Elle était totalement détruite. Il venait de la détruire. Ces mots accompagnés de ce regard... ce regard si méprisant... C'était trop pour elle. Elle baissa les yeux ,baissa ses manches pour cacher ses mains et s'essuya le coin des yeux et ses joues toutes trempées. Elle s'était contenté de pleurer silencieusement. Cela fait, Yoru se décolla du mur , regarda une dernière fois Miki, se retourna et ouvrit la porte. Elle resta une ou deux secondes immobile, en face de l'ouverture, puis avança, laissant seul le garçon sur le toit.

Alors que Yoru s'apprêtait à descendre sa jambe pour parcourir les escaliers , elle sentit quelque chose saisir son t-shirt. Elle s'arrêta immédiatement. Quoi, il avait encore une remarque immonde à lui faire ? Elle eu a peine le temps de se poser la question que Miki lui fit tout un discours.

Yoru ne bougea pas. Elle se demanda pour la deuxième fois si ce qu'elle vivait était bel et bien réel. Est-ce que l'homme le plus vaniteux de la Terre venait de... s'excuser..? Tout ce qu'il venait de dire... ce n'était pas rien. Pas pour Yoru. Elle devina , et espéra , que Miki ne faisait pas à chaque fille qu'il avait fait pleuré. Malgré tout, dans tout ce qu'il venait de dire... n'avait-il pas fait une remarque sur sa " perfection " ...? Yoru sourit. Oui, même quand il s'excusait, même quand il n'était apparemment pas dans son état normal, il ne pouvait tout de même pas s'empêcher de se vanter. Yoru se retint de rire. Non, ça aurait été bien trop vexant pour Miki. Lui qui venait de mettre son coeur à nue , la chair à vif, ne pouvait pas être blessée. Yoru sécha ses larmes une deuxième fois. Entre le temps où elle parte et celui où il la rattrape , elle avait eu le temps d'arroser à nouveau ses joues. Stupide Miki.
Tsubasa se retourna après avoir effacé son sourire et le regarda. Il lui avait bien semblé que la voix du garçon n'avait pas été aussi puissante que d'habitude, mais l'idée que celui ci ai les larmes aux yeux ne lui été pas apparu. Son coeur fut une fois de plus serré. Par parce qu'il l'avait blessé. Pas parce qu'il avait été odieux. Parce que voir cet homme qui lui avait parlé odieusement dans cet état , par sa faute lui faisait de l'effet. Elle le regarda dans les yeux. Ses jolis prunelles bleus étaient d'une couleur légèrement différente. Un fait qui se réalise pour tout les individus sur le point de pleurer, mais il passionna étrangement Yoru. Elle qui avait méchamment pensé pendant quelques secondes ignorer le garçon et partir sans lui répondre avait désormais totalement oublié cette option.Elle prit les mains du garçon , les regarda en souriant très discrètement et sagement. Puis elle leva la tête, relâcha les 5 doigts du garçon , le regarda à nouveau dans les yeux et, avec une expression mélangent pardon, déception et rassurmenent , elle le prit dans ses bras et plongea sa tête sur le haut de son torse. Chose étrange, n'est ce pas ? Ces deux gens qui s'étaient embrassés déjà de plusieurs façon n'étaient même pas auparavant passé par la case " Calin ". Bon, c'était sûrement quelque chose d'habituel pour Miki, mais cet acte fit sourire Yoru. Après cela, elle releva la tête. Bien qu'elle ai séchée ses larmes avant de le regarder, ses yeux étaient toujours légèrement rouge. Mais sur le coup elle n'y pensait pas. Après un court instant , elle se mit à parler d'une voix douce.

- Tu es quelqu'un de dégoutant . Tu es immonde , et ce que tu m'as dis m'a fait encore plus de mal que ce que tu pourrais imaginer. Les excuses ne peuvent pas tout arranger........ Mais. Ces excuses sont spéciales. Elles viennent de toi. Et pour moi c'est totalement différent que si n'importe qui s'était excusé. Je te hais pour ce que tu m'as fais ressentir... Mais je te pardonne... Parce que ce que tu viens de faire me fait presque oublier que tu es un veritable connard , et me fait découvrir que tu peut aussi être adorable,Nakamura.

Yoru eu un petit sourire. Puis, se rendant compte que cela était tout de même un peu gênant, elle renfoui sa tête contre le torse de Miki .

- Ah, c'est trop ridicule !

Elle eu un petit rire. Elle se sentait une fois de plus un peu stupide. Tout en éspérant sincèrement que cela ne prouve pas une fois de plus à Miki qu'elle était une " débile mentale ".

Miki détourna les yeux en émettant un "Pff" gêné. Il détestait ce genre de moments. Il détestait montrer cette partie vulnérable et sensible de lui même. Il détestait cette nana de l'avoir obligé à agir comme il l'avait fait. Que ce soit elle ou une autre fille, cette sensation de faiblesse l'insupportait. Même si personne ne la croirait si elle venait à en parler, le simple fait qu'elle, elle s'en rappelle, le frustrait profondément. Tout en se renfrognant, le blond posa une main sur la tête de la plante et grogna.

« Tu dis des trucs parfois...On se demande d'où tu les sors. Tu sais que tu causes comme ma meilleure amie quand elle est... »

Un frisson de dégoût le traversa et il continua :

« Berk. »

Il soupira d'agacement, comme pour évacuer la gêne qui le gagnait petit à petit suite à son accès de gentillesse précédent, et ne tarda pas à retrouver son habituelle attitude désinvolte en glissant ses mains sur les hanches de Yoru. Bien évidemment, il pensait ce qu'il lui avait dit, il la voyait comme une fille normale, pas comme un jouet sexuel. Mais était-il obligé de le montrer ?

« Maintenant on baise ? »

Sa meilleure amie qui quoi... ? Yoru, de nature curieuse, s'interrogea tout de suite sur la suite de la phrase qui aurai du être autre chose que ce magnifique " Berk ". C'est vrai qu'elle eu un peu peur. L'avait elle encore dégoutée ? Mais elle se douta bien que si le garçon réagissait de cette façon, c'était surement par honte d'avoir agir de cet manière, contrairement à sa grandeur habituelle. Il s'était comme rabaissé devant elle , et c'est surement ça qui le dérangeait. Yoru eu soudainement le sentiment d'avoir eu un grand pouvoir sur Miki, d'avoir su dresser le vilain chien rebelle. Evidemment, elle savait bien que cela n'allait pas durer, qu'il reprendrait ses habitude. Et il le prouve par sa propre volonté, glissant ses grandes mains sur les hanches de Yoru, accompagnant cela d'une de ses charmantes et habituelles remarques . Yoru ne pu retenir un petit sourire amusé et en regardant Miki avec une expression qu'elle voulu séductrice. A lui de juger si elle avait réeussi ou pas. Elle déposa ses mains à plats et à l'envers sur le bas du ventre de Miki ,les faisant très doucement descendre jusqu'à ce que le bouts de ses doigts parviennent à se glisser sous le pantalon de Miki.

- Bonne idée, Mr.Nakamura......

Elle glissa ses mains encore un peu , prenant bien soin que ses doigts caressent doucement la peau nue de Miki , et, de justesse avant d'atteindre le point suprême, elle les retira.

- Une autre fois peut être !

Elle afficha un grand sourire vainqueur , même si elle savait bien que Miki se doutait qu'elle n'irait pas jusqu'au bout. Une petite musique se fit entendre. Les hauts parleurs du lycée annonçaient une nouvelle heure de cours .

- Et merde ! Le temps passe trop vite quand on est en compagnie d'un pervers !

Yoru se retourna et se mit à descendre rapidement les escaliers puis, s'arrêtant à une marche où elle pouvait encore être visible aux yeux de Miki, elle se retourna, le regarda et pris un air faussement fâché.

- Nakamura ? Même si tu m'as bien attendrit avec tes paroles, sache que je t'en voudrai toujours pour ce que tu m'as dis.

Après cela, elle eu quand même un petit sourire envers lui. Elle voulait lui faire comprendre que même si il lui avait fait mal , elle se rendait compte qu'il s'était excusé sincèrement et difficilement , connaissant son caractère. Et ça , elle ne l'oublierait pas . Ses grands yeux verts regardèrent chaleureusement Nakamura, lui fit un petit bye bye de la main puis elle se retourna et reprit sa course vers sa salle de classe.